samedi 27 septembre 2008

photo en 2005

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titre de mon deuxième polar

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couverture de mon premier polar

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Roman de Driss Chraïbi

L 'Homme qui venait du passé
Provocateur volontiers iconoclaste, Driss Chraïbi est depuis un demi siècle un pilier fondateur de la littérature marocaine contemporaine.
Au coeur de ses quelque vingt romans et essais figure un personnage original, roublard et désinvolte: l'inspecteur Ali, sorte de Columbo mâtiné de Nestor Burma qui aurait lu Chester Himes et qui aurait, sans doute, beaucoup emprunté à son géniteur littéraire. Un enquêteur facétieux et insolent qui n'hésite pas à connaître les plus viles fréquentations et ne semble pas obnubilé par la signification du mot scrupule.
-Après L'inspecteur Ali à Trinity College puis L'Inspecteur Ali et la Cia, ce dernier roman, L 'homme qui venait du passé, fait évoluer le protagoniste dans les sphères mafieuses, politiques et terroristes...
Un roman drôle et cocasse qui voit l'inspecteur Ali chargé par un important personnage de la hiérarchie politique marocaine d'une étrange affaire de cadavre découvert au fond d'un puits. Blasé, revenu de toutes les enquêtes, de tous les crimes et de toutes les autopsies, de toutes les fragilités humaines et de toutes ses dérives, l'Inspecteur Ali va très vite découvrir l'identité pour le moins encombrante du cadavre puisqu'il s'agit de celui de Ben Laden.
Dès lors, naviguant avec aisance entre les mafieux de toutes les obédiences, les taupes et autres agents secrets internationaux, les tenants de la finance internationale et leurs succursales helvètes, recourant à son réseau très personnel de renseignements, des ryads marocains à la salle des coffres d'une banque suisse, en passant par les "zones tribales" de l' Afghanistan, l'inspecteur Ali va promener sa nonchalance futée, tourner et retourner en ridicule ses divers interlocuteurs.
Sous des dehors de pochade burlesque et sans complexe, ce roman est aussi l'occasion pour l'écrivain marocain d'une nouvelle dénonciation de l'incapacité et de la cupidité des dirigeants, de la volonté hégémonique des États-Unis, de l'ignorance dans laquelle sont soigneusement maintenus les peuples.
Vaste et vieux programme, mais Driss Chraïbi choisit ici l'arme de la dérision qui se révèle, pour le moins, aussi efficace que tous les discours entendus ça et là, dans bien des langues et sous toutes les latitudes.

L 'Homme qui venait du passé,
Denoël, 2004, 200 p., 15