APPASSIONATA
J’ai tout
un clavier dans la tête
Une
harmonie d’étoiles filantes
Dedans
mon âme une tempête
Au bout
des lèvres une amante
Ta bouche est un navire
de laine qui m’habille
Chaque baiser de toi un
vêtement de chair
Et dans ta chevelure
j’ai trouvé une mer
Où plonger à loisir mes
doigts pris de vertige
J’ai longtemps navigué
sur ta courbe marine
Caressé ta peau mate
vibrante de frissons
Tout contre toi Beauté
allongé j’imagine
De nos corps exaltés la
divine chanson
Tout contre toi Beauté
je compose apaisé
La divine chanson des
cœurs à l’unisson
Sous les paupières de
l’horizon
Flottent nos rêves.
Et tes doux pas se
posent
Au bord des vagues,
Venues danser à mes
lèvres.
Les algues chantent
Il fait soleil.
Caressée par la soie du
vent
Frémit la chair des
coquillages.
Et sur le sable de la
plage,
Sortis de l’eau,
S’ébrouent nos corps
Coquelicots.
La barque de tes yeux
A chaviré mon cœur.
Entre le ciel
Et ton visage
Je flotte dans ta
chevelure
Comme au bout d’une
branche
Un songe dans sa fleur.
Une voile s’approche
Rose de frissons neufs
Murmure ton doux nom
De chair et de
tendresse.
Eaux mêlées de ma voix
Breuvages de nos rires
Je savoure ton miel
Aux rayons du couchant.
Sur le sel de ma peau
Tu as posé tes mains
Et nos corps ont chanté
De belles harmonies
Dans l’herbe de tes
lèvres
Je me suis allongé
Tout près de toi
A combler la distance
Dans ce jardin
D’invraisemblables
couleurs
Je t’ai trouvée
Murmurant aux
hirondelles :
« Aime sans savoir
pourquoi tu aimes,
Sois toi-même ton
repos,
Chaque mot écrit un
autre mot. »
Quand je me suis relevé
Mes vertèbres n’avaient
plus peur
Les herbes ruisselaient
de joie
Ta bouche a caressé ma
main
Et dans la sève de ton
sourire
Je t’ai rejoint.
Rêvant de doux voyages
Les gants bleus de la
nuit
Ont caressé nos lèvres
Nous sommes endormis
sur le sable
La barque de ton ventre
Flotte contre mon cœur
Affamés de douceur
Les chevaux de la mer
Cous tendus
Croquent des grappes
d’astres
Aux dernières lueurs
Le poisson lune
Soupire après la voile
Il neige sur ton corps
Des écailles de fleurs
Se promène
dans ton regard
cette solitude
qui jette ses pétales
dans le fleuve du jour
Toutes les branches
Peuvent fleurir
Il fait si doux
dans ton sourire
Il existe toujours en
toi
un printemps
plus haut que l’horizon
Yann Venner 21 janvier
2019
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