jeudi 23 octobre 2014

nouveau roman !



Parution du roman éco-polar « LES CHEVALIERS DE LA DUNE »

Fin octobre/début Novembre 2014
Editions de Trozoul                                                   sous-titre : Suspense à Trébeurden
Auteur : Yann VENNER 0631069020


Questions/Réponses.

-  Projet : Ecrire une fiction basée sur des faits réels, un roman policier dans la veine du polar dit régional sur un sujet d’actualité très sensible : l’extraction de sable coquillier en baie de Lannion et ailleurs.


-   Lieux : Trébeurden, la baie de Lannion, Côtes d’Armor, Finistère, Trégor, Saint-Brieuc, Australie, Canberra, Polynésie, Océanie, Dubaï…
-  Personnages réels : le collectif « Le Peuple des Dunes en Trégor », la commune de Trébeurden.
-  Personnages imaginaires et récurrents (qui ont déjà « existé » dans six romans précédents*: Le Commissaire de Saint-Brieuc Cesare Le Tellier, Fanch Bugalez, Eugène Cabioch dit La Brebis, Félix Stereden,( habitants de Trélouzic/Trébeurden, Le « Café du Loup Rouge »…

-  Mots-clés : Bretagne, Trégor, écologie, (protection du littoral, patrimoine), mer, océans, sable, granit, géologie, emploi, dune sous-marine, pollution, mouvement citoyen, roman policier.


A l’origine, sur la demande d’un membre du collectif, j’ai réfléchi sur ce projet d’écriture. La dune sous-marine est grandement menacée. Par le passé, et aujourd’hui même, des sociétés, des groupes internationaux, malheureusement aussi des pilleurs de sable dans le monde entier, font commerce d’une ressource naturelle dont l’exploitation ravage lentement mais sûrement le littoral sur toute la planète.
A partir d’une situation réelle et après m’être documenté, renseigné (presse, web, rencontres), j’ai rédigé une intrigue ou la mort et le sable se rencontrent : un fossoyeur qui creuse dans l’arène granitique, une chanteuse au corps recouvert de coquillages.
Alternant fiction et faits réels, à travers des dialogues de comptoirs (quelquefois instructifs, voire didactiques) afin de ne pas faire un roman à thèse, je tisse un double fil en rouge et noir : maintenir un suspense tout en défendant la cause d’un collectif.
A travers des personnages incarnés souvent cocasses, des scènes naturalistes voire romantiques, je crée un double attelage du politique et du poétique. Voulant susciter chez le lecteur une inquiétude plus qu’une simple curiosité : pourquoi les meurtres, pourquoi une exploitation du sable en baie de Lannion ? Quels enjeux économiques pour la région Trégor ? Au nom de quoi l’homme doit-il devenir un prédateur des ressources naturelles ? Pourquoi toute cette violence individuelle, collective ?
Hommage aux citoyens solidaires qui défendent leurs droits et l’avenir, ce roman met en scène des chevaliers de la dune bien réels, qui ne baissent pas les bras devant le pillage des ressources et la course au seul profit.
Mon désir d’écriture est mû par cette envie d’instruire et de distraire, de conduire par le suspense le lecteur à mieux comprendre les enjeux, et les dangers qui le menacent : par une réflexion à la fois ludique et citoyenne.

« VOUS NE REGARDEREZ PLUS JAMAIS LE SABLE COMME AVANT ! »

* « Marcel », « Une étoile est morte », « Le Baiser de la Mer », (la Trilogie « Black Trélouzic » de 2006 rééditée en 2013 (Les Editions de Trozoul), « Aller simple pour Trélouzic » Editions de l’Ecir, 2007, « La Disparue de Guingamp »Editions de l’Ecir, 2007, « Lumière pour les oubliés » éditions Le Cormoran, 2009.

mardi 13 mai 2014

A perte... poème



A perte d'infini
dans le chant clair des mots
dans le corps nu des notes
inventer sa chanson que l'on porte vers l'autre

A perte de trouvailles
dans l'oubli les semailles
écrire et modeler
des stances des poèmes
quatrains sonnets en rut
musiques cornemuses
raconter de chacun l'aventure intérieure

A perte d'infini
dans la transe joyeuse
entrons en ronde pas à pas
Entrons dans la vague précise

A perte de galop sur nos rênes tendus
menons nos chevaux nos envies
en cadence et en cavalcade
libres d'aller vers l'inconnu
au souffle de leurs fiers sabots

A perte de coursiers
crinières fouettant l'imaginaire
éperons aux flancs des chevaux
sur la croupe de l'océan
chantons des mots la belle chair
course folle au bord de la mer

A perte de nuances
et de nuages sur le sable
bribes de notes parchemins
noyons nos orchestres marins

cavalcadence profondeur
danses de feu de peur et d'eau
cavalcadanses et langueur
dérouler le grand écheveau

du cavalier saute-ruisseau
du cavalier saute-ruisseau
au cheval noir en son tombeau
au cheval noir parmi les flots



 samedi 10 mai 2014

lundi 12 mai 2014

chapitre deux de mon prochain roman "Les voleurs de sable"



  -  Tu sais Fanch que les plages du monde fondent actuellement comme du sucre ?
  -  Je le sais pour sûr ! Elles pourraient même avoir disparu avant la fin du nouveau siècle. C’est la conséquence d’un appétit démesuré pour notre sable ! On nous le pille, notre cher et si précieux sable ! C’est lui le héros invisible de notre époque ! Arrêtons donc de construire avec du béton ! T’es pas d’accord Eugène ?
  -  T’as raison Fanch, quinze milliards de tonnes par an à ce qu’il paraît ! Voilà où on en est avec ces voleurs de sable ! Et je te dis pas les dégâts causés sur les fonds marins !
  -  Et oui, ce butin qu’est le sable, c’est la ressource naturelle la plus consommée après l’eau. On fabrique aussi du verre, des cosmétiques des ordinateurs. C’est devenu l’enjeu d’une bataille économique féroce avec ses conséquences écologiques désastreuses !
  -  Des supertankers, dragueurs des mers avec leurs énormes bras aspirateurs, érodent les rivages. Le littoral se retrouve grignoté mètre cube après mètre cube et cela devient une véritable maffia ! Cette poudre grise attise toutes les convoitises et les excès des uns rejaillissent dans la vie des autres. A travers la frénésie bâtisseuse, la spéculation immobilière se dévoile. La démesure bling-bling à Dubaï avec ses ilôts artificiels en est bien une preuve Fanch !
  -  On a même fini par vendre du sable d’Australie aux Arabes, tu te rends compte La Brebis ? Du sable aux Arabes, puisque celui du désert ne vaut pas un clou pour la construction ! Tout ça pour gagner du territoire sur la mer, le prix du mètre carré de terrain étant devenu trop cher… Et puis quand il faut le dessaler ce sable, toute une histoire ! Certains ne le feront pas ou presque pas. Imagine ces appartements devant les plages marocaines, bâtis de la sorte ! Dans trente ans, le sel mélangé au ciment aura tout bouffé et les constructions s’écrouleront !
  -  Finies les vacances à la plage dans cinquante ans ! Trébeurden, Trélouzic, l’île Molène, Tresmeur, Pors Mabo, Gwoas Treiz et combien d’autres, rayées de la carte ! Vise un peu la tête des touristes ! Va falloir urgemment penser à construire avec des végétaux, recycler l'acier, les anciens gravats, récupérer le verre pour refaire les routes, utiliser notre matière grise et pas notre poudre grise qu'est le sable !
  -  « La mer est mon plaisir »  nous dit la belle devise de Trébeurden. Tu parles d’un plaisir, avec du roc sous les maillots de bain quand tout le sable se sera barré ! Extraire le sable au large de Trébeurden est une folie ! Non pas folie douce, mais une note très salée ! Et dire que cinquante pour cent de la population mondiale vit en bord de mer ! Et que de plus en plus de personnes veulent encore s'en rapprocher ! Impossible de garder une côte saine avec tous les problèmes futurs de surpopulation dans nos communes balnéaires. Va-t-il falloir créer des quotas ?  Et construire encore et encore des apparts en béton armé, avec notre sable ? Sachant qu'une maison neuve, je crois,  utilise deux cents tonnes de sable, un hôpital trois mille, et un kilomètre d'autoroute dévore trois millions de tonnes... Et ne parlons pas d'une centrale nucléaire qui, elle, engloutit douze millions de tonnes de granulats ! Pure folie de l'homme ! Foutu le littoral, foutu ! conclut Eugène en vidant son verre de Bourgueil.

Heureusement, Le Peuple des Dunes, soucieux de l’extraction des granulats, veillait au grain. Au gré des nuits, au gré des jours, certain que leur action dernière porterait ses fruits.
Les militants avaient écrit une lettre à la nouvelle ministre de l’écologie. Tout en renouvelant leurs doléances, ils lui faisaient comprendre outre la gravité du problème de l’extraction de sable - et ses conséquences pour tous – que le temps pressait. La nature n’en pouvait plus d’être ainsi étouffée par la prédation humaine. Il fallait que l’expertise géologique, biologique, socio-économique et sur la dynamique sédimentaire soit définitivement achevée et rende son verdict : pas d’extraction aussi près des côtes de La Manche, aussi près du Trégor ! Et quand bien même, l’incidence des extractions de granulats plus loin en mer n’augurait rien de bon pour l’avenir de la planète.
Dans un numéro d’avril 2014, l’hebdomadaire « Télérama » avait mené l’enquête : résultat : un très long article fort documenté et vivant. «  Ressource essentielle, le sable se raréfie. Son extraction massive détruit les littoraux. En Bretagne, les citoyens se mobilisent. »
De plus, la chaîne de télévision « Arte » avait projeté, en avril aussi, un documentaire de Denis Delestrac d’excellente facture sur : « Le sable, enquête sur une disparition ». Quatre-vingt minutes « sur la piste du sable,  le film embrassant de manière globale les excès de notre temps, croisant enjeux économiques, urbanistiques, démographiques, géopolitiques ». Bref, « le tableau d’un monde construit sur du sable. Littéralement. »

Décidément le destin des plages n'était pas coulé dans le béton. Nous ne pouvons pas gagner contre la nature, mais gagner avec elle dans un partage et une répartition des richesses, et des valeurs communes à l'homme, dans un environnement plus que maîtrisé. Oublier l'anthropocentrisme. Penser à nouveau l'être humain comme maillon d'une chaîne, maillon parmi des millions, chaînon le moins prédateur possible, pour une politique environnementale la plus durable.
Il ne s'agissait pas de bloquer définitivement toute activité économique. Mais de ne pas jouer aux apprentis sorciers. « Nous devons prendre conscience que nous sommes entrés dans une nouvelle époque géologique, l'anthropocène : les activités humaines, tels les barrages, le volume des extractions, ont désormais plus d'impact que les grands phénomènes naturels, et la nature en est extrêmement fragilisée. »

En ces temps de changement climatique, la mer monte, les tempêtes et les vagues augmentent.. Alors protégeons la dune, qui elle, vieille de dix mille ans, fait barrière contre la houle. La dune sous-marine sert d'amortisseur. Et protégeons tout l'écosystème littoral et maritime. Sinon...Honte à nous, honte sur nous, pour des générations futures qui nous traiteront de vandales, de barbares, de tueurs ! Et comme ils auront raison...





Je veux disait l’enfant
Un cheval de manège
Et un tour de magie
Un cheval de magie
comme un tour de manège

Son vœu fut exaucé
Il devint cavalier
Magicien à cheval
Rênes dans une main
Cartes et dés dans l’autre

Sans peur du lendemain
ils allaient l’un et l’autre
Plage de sable fin
Grève petit ménage
Monture et cavalier
Découvraient des rivages
Sautaient sur l’échiquier
Découpaient des images
Une forêt en tête
Une fête foraine

Peindre peindre la scène
Mais pourquoi tant de peine ?

Le cheval et l’enfant
ont déserté l’arène

d’entre nos doigts
le sable fuit
magie manège tout s’enfuit
carcasse de l’enfance un bruit