mardi 2 juillet 2013

festival CARHAIX 2013



Festival du livre en Bretagne
Carhaix 26-27 octobre 2013
Sous le signe de l’Europe en 2013

L’Europe sera le thème du prochain festival du livre en Bretagne de Carhaix qui se déroulera le dernier week-end d’octobre (26-27) 2013. L’esprit européen devrait donc souffler sur cette 24eme édition qui sera en phase avec l’actualité puisque la Commission européenne a décidé de faire de 2013 l’«année européenne des citoyens». La vice-présidente Viviane Reding, commissaire européenne chargée de la justice et de la citoyenneté, a déclaré à cette occasion: «L’année européenne des citoyens sera une excellente occasion de rappeler à ceux-ci les droits dont ils bénéficient grâce à l’Union européenne et ce que cette dernière peut faire pour chacun d’entre nous.» Gageons que les organisateurs de cette importante manifestation de promotion du livre et de la lecture sauront tirer profit de ce thème pour évoquer les dossiers chers à la Bretagne comme la ratification par la France de la Charte des langues minorisées ou encore la réunification ou le droit à l’autodétermination des peuples… Mais ce sera sans doute aussi l’occasion de débattre de l’Europe qu’on souhaite : avec ou sans ses cent drapeaux, sociale et culturelle ou strictement marchande ?

lundi 3 juin 2013

TU ES ...


TU ES…

 

 

Tu es l’herbe sauvage d’un jardin oublié

Mésange sautillante au milieu des pollens.

Et sous les vents repus de conquêtes amères

Végétale et candide tu offres ta fraîcheur

 

Douceur d’herbe fragile en ce jardin secret

Ta chlorophylle virevolte

Parmi l’ache le thym

Et le parfum des roses

 

Plantes ensauvagées

Vos racines fantômes chevauchent souterraines

Rhizomes disparus vous n’êtes plus au cœur

Du combat magnifique livré par la nature

 

Vous capturez en vos chemins de ronde

Allées de terres brunes aux pissenlits géants

Des jardiniers inexistants

Cavaliers blêmes

Chevauchant des râteaux géants

 

 

Tu es l’herbe oubliée d’un jardin disparu

Loin des lois de la ville

 

Mais bien dissimulé

Cet endroit clos de mûres

Résiste à tous les vents

Aux meurtres et aux horreurs

Au monde planifié

 

Et tel un asile pur

Ce cocon te protège et nous abrite

Tous les deux

Car je t’y ai rejoins

Emouvante aventure

Aux derniers jours de juin.

 

Nous y sommes sculptures

Vivantes végétales

Couple transfiguré dans le chant

Inouï des mésanges bleutées.

 

Nous y sommes

Vivants dénicheurs d’idées neuves

De pratiques nouvelles

Sans cesse devançant le soleil ou son ombre

Sans cesse retournant cette terre si belle

La caressant d’espoir

La fortifiant de nos sourires

 Lui faisant boire

De nos fécondes mains

Des arcs en ciel d’histoires

 

Toi porteuse de rêves

Inondée de bien être

Et moi de vignes neuves

D’aubes à naître.

 

Que se lèvent donc les zéphyrs

Que les graines sortent joyeuses

Et que la vie soit généreuse

En ce jardin de nos désirs

 

Tu es...


TU ES…

 

 

Tu es l’herbe sauvage d’un jardin oublié

Mésange sautillante au milieu des pollens.

Et sous les vents repus de conquêtes amères

Végétale et candide tu offres ta fraîcheur

 

Douceur d’herbe fragile en ce jardin secret

Ta chlorophylle virevolte

Parmi l’ache le thym

Et le parfum des roses

 

Plantes ensauvagées

Vos racines fantômes chevauchent souterraines

Rhizomes disparus vous n’êtes plus au cœur

Du combat magnifique livré par la nature

 

Vous capturez en vos chemins de ronde

Allées de terres brunes aux pissenlits géants

Des jardiniers inexistants

Cavaliers blêmes

Chevauchant des râteaux géants

 

 

Tu es l’herbe oubliée d’un jardin disparu

Loin des lois de la ville

 

Mais bien dissimulé

Cet endroit clos de mûres

Résiste à tous les vents

Aux meurtres et aux horreurs

Au monde planifié

 

Et tel un asile pur

Ce cocon te protège et nous abrite

Tous les deux

Car je t’y ai rejoins

Emouvante aventure

Aux derniers jours de juin.

 

Nous y sommes sculptures

Vivantes végétales

Couple transfiguré dans le chant

Inouï des mésanges bleutées.

 

Nous y sommes

Vivants dénicheurs d’idées neuves

De pratiques nouvelles

Sans cesse devançant le soleil ou son ombre

Sans cesse retournant cette terre si belle

La caressant d’espoir

La fortifiant de nos sourires

 Lui faisant boire

De nos fécondes mains

Des arcs en ciel d’histoires

 

Toi porteuse de rêves

Inondée de bien être

Et moi de vignes neuves

D’aubes à naître.

 

Que se lèvent donc les zéphyrs

Que les graines sortent joyeuses

Et que la vie soit généreuse

En ce jardin de nos désirs

 

mercredi 15 mai 2013

en dormance (revu)



En dormance ?

Casser les cris
Rompre des lances
Et loin très loin
Dans la dormance
Oublieuse du temps des lieux
La communauté du silence
Chevauche vers de nouveaux cieux


Et c’est l’enfance nouvelle née
La communauté de l’enfance
Nouvelle armée menant la danse
Nouvelle graine révélée

Si proche de nous si lointaine
Tout à la fois sacralisée
Bannie déchue vilipendée
L’enfance nue qui revigore

Le vieillard blessé et perclus
De trop de mémoire  en dormance
Et qui se réveille en suçant
Le pouce des  traumas maudits :

Guerre, violence, le froid la nuit
Les cavaliers au noir visage
Massacrant le peuple endormi

Explosion des mémoires qui suintent
Plaie à vif torture contrainte
Tout un chemin semé d’épines
Où la misère a pris racine

Retour à l’enfance bénie
Tant attendue mais illusoire
Les fantômes du souvenir
N’évoquent que l’ombre fanée
Le verre vidé son fond rougi
Où s’est desséchée toute envie

Retour à la case départ
Un train qui crie sans crier gare
Terminus de toute folie
Les mots noyés de désespoir
se sont enfuis se sont enfouis.

Tu as beau creuser dans le noir
Casser l’écrit rompre ses lances
Tu as vécu avec l’espoir
Perdu à jamais connaissance

Retour en humaine dormance
Communauté qui recommence
Sans illusion sans apparence
Mourir demain quelle importance ?

mardi 14 mai 2013

le CHATIMENT, nouvelle noire & fantastique...


Le châtiment







 Le sixième jour de la lune de Novembre, le peintre Janus Baum acheva sa toile ; ou plutôt la signa.

Geste, qui marquait - en effet - le signe d’un total achèvement, d’une finition certaine ; à moins que le lendemain, guidé par une nouvelle inspiration (due peut-être à un sommeil bienfaiteur), il ne se mette à ajouter, supprimer, déplacer une nervure, une racine, une feuille.

Il alla se coucher l’âme tranquille, le tableau recouvert d’un morceau de drap écru et offrant sa secrète richesse à la nuit.

Mais il n’y eut pas de lendemain...

L’artiste s’endormit les mains encore pleines de sensations colorées, de mouvements soyeux, à la poursuite de blancheurs dans l’espace. Ses doigts se mirent à agripper les draps, les chiffonnant, les torturant, draps rejetés hors du cadre, hors du texte, flottant autour du peintre dans un halo goguenard et éreintant, comme une œuvre inachevable. Puis le doux sommeil vint. La surface de la toile était calme, aucune caresse de pinceau ne venait plus effleurer l’espace désormais vierge.

Respiration nocturne, sommeil réparateur et silencieux.



Au matin, autour du tableau dissimulé sous son suaire, on put voir sur le sol des gouttes glauques et blanchâtres, comme des boules de gui, disposées (presque) en couronne, en ronde.



L’inspecteur Eiche qui examina le cadavre du peintre, sans rien lui trouver de remarquable, mises à part des particularités physiques qui n’apporteraient rien à une explication logique (sinon une débauche, voire un déluge de mots inutiles), l’inspecteur Eiche ne put dire, ni écrire dans son rapport ce que venaient faire ces boules, ces perles de gui au milieu de l’atelier de l’artiste assassiné.

On se moqua même de la gêne de l’inspecteur à tenter d’expliquer, de vouloir décrire l’indescriptible : douze boules de gui qui furent expertisées comme telles par un ethno-botaniste du CNRS ; elles provenaient, seraient... tombées, étaient i-i-issues du, du chêne gaulois immense peint sur la toile la veille du meurtre, comme si le peintre livrait là son secret : faire un tableau vivant !

Douze boules de gui, innommable pluie tombée de l’arbre, un chêne ! Absurde ! Loufoque ! Impensable ! Et pourtant...



Douze ans ont passé depuis et je les LES contemple là, assis dans l’atelier que j’ai racheté - sans rien savoir au départ de cette sombre histoire classée par la police.

Les boules sont là, agglutinées dans un bocal Le Parfait, baignant dans le formol. Cette pièce à conviction n’a convaincu personne et le journaliste qui me l’a remise depuis peu, pièce dérobée sans doute aux forces de la Loi (bien mal inspirées lors de cette affaire) m’a affirmé que le tableau appartenait désormais à un héritier de la famille Baum, parti depuis en Australie. Je tiens le bocal transparent comme si son contenu semblait être le mobile du crime. Les boules me fixent quand j’approche le récipient à hauteur de visage, surtout l’une d’elles qui grossit - ou plutôt me semble avoir grossi - depuis ce matin. Je la soupçonne... riche de réponses dans son opaque mutité. Je n’en jurerai pas, mais, au centre de sa rotondité lunaire, je distingue à travers mes pupilles étrécies sous l’effet d’une longue concentration... (Chut ! Nous y voilà ! ...) je vois deux petites lèvres blêmes qui s’écartent  diffi... difficilement. La perle de gui va prononcer ses pre... premières paroles. Je m’en souviens encore puisqu’elles - ces paroles - me font témoigner aujourd’hui, sous le serment, du trouble qui m’accable, et à la fois de la joie qui me conduit à révéler - dans mon journal intime - (ce miroir d’encre douteuse à bien des égards propices aux égarements de ses futurs lecteurs) - à révéler ces paroles issues d’une bouche improbable. Les onze autres blafards, dans un silence de mort, semblent dédaigner cette bavarde, et brisant pour mon malheur la loi du silence ; car, depuis l’affreuse envie qui me fouaille de vouloir expurger la vérité - quelle qu’elle soit - sur cette mort mystérieuse et violente, mon état de santé s’est brutalement aggravé. La preuve : j’écris couché, le bocal contre ma joue gauche, ma main droite alignant des lettres qui s’affolent comme si le temps allait me manquer - se dérober entre mes doigts fébriles.



Je me mets à rêver de la Forêt Noire, plume levée, forêt de sapins sans fleurs, sans gui et sans couronne. Pourquoi donc ces douze boules assemblées, cette ronde infernale ? Est-ce le bocal, ou, ma tête ? Le tourbillon des hypothèses me fait vaciller. Je n’aurai pas dû me redresser sur ma couche pour contempler la nuit de Novembre. Nous sommes la sixième nuit de Novembre ; il est quatre heures quarante précises et je ne connais toujours pas le nom de l’assassin.

Le message que m’avait confié la perle blanche (la plus grosse) consistait à exposer le bocal sur le balcon nord de l’atelier, cette nuit-là précisément. Je, j’essaie de me relever. Avec précaution, j’ouvre la fenêtre coulissante, poissant la vitre de ma main moite. Les pages de mon cahier intime, agitées par le flux d’air nocturne, se froissent dans une ultime colère. »



Une immense déflagration s’entendit à la ronde. Dix minutes plus tard, les ambulanciers, appelés par une voix anonyme, décrivirent à la presse, entre deux claquements de portière, le drame dont ils venaient d’être les tardifs témoins : « Un inconnu (sous fausse identité, d’après l’enquête diligente de la police) gisait sur le balcon, la tempe gauche horriblement lacérée par des éclats de verre. »

Le bocal aurait explosé, laissant comme seul indice une boule de gui qui obstruait l’oreille gauche du cadavre mutilé. Les caillots de sang sur la tempe conglomérèrent sous la lune jaunâtre et d’un coup, le ciel s’obscurcit, un nuage éteignit la lune, comme si le bras d’un druide invisible et vengeur venait à l’instant de faucher l’immense champ d’étoiles...


Avis de vent




Avis de vent et d’aventure
La vie devant au souffle brut
La vie pourtant qui vous percute
Aux vitrines et aux devantures

Avis d’aventures et de vents
A vous mettre la tête à l’envers
La vie l’averse à tout moment
La vie qui vous joue ses grand airs

Musique de joie de misère
La vie qui s’en va et vous laisse
Abandonné parmi la terre
La vie passée adieu promesse

La vie l’averse renversée
Sur la chaussée sur le trottoir
Pluie de bonheur ou pluie de blé
Caniveaux pour seul reposoir

Avis de vent et d’aventure
La douleur qui vous persécute
Et vous étrangle à la ceinture
Boxeur sonné par l’uppercut

La vie vous prend et vous caresse
Elle vous saisit par le collier
Sans vous ménager la bougresse
Vous veut soumis pieds et poings liés

Avis de vent et puis d’orage
Les parapluies sont débordés
La misère veut quitter sa cage
Mais tout dehors est saccagé

Alors bondir loin des rasoirs
Qui vous saignent sans artifice
Plonger vers un ciel plein d’espoir
Combattre tous les sacrifices

Etrangler la misère de vivre
Les rats qui vous rongent la tête
Conquérir la joie toujours ivre
De rêves de vins et de fêtes

Avis de vent et d’aventure
La liberté comme un drapeau
Brandie tel un poing une armure
Elle est votre nouvelle peau

Avis de vent et d’aventure
Signe de printemps d’ouverture
Jamais de jour de fermeture
Plaisirs de vivre et confitures
Plaisirs de vivre et confitures