vendredi 11 mai 2018

quatre poèmes


L’insaisissable

Je veux disait l’enfant
Un cheval de manège
Et un tour de magie
Un cheval de magie
Comme un tour de manège

Son vœu fut exaucé
Il devint cavalier
Magicien à cheval
Rênes dans une main
Cartes et dés dans l’autre

Sans peur du lendemain
Ils allaient l’un et l’autre
Plage de sable fin
Grève petit ménage
Monture et cavalier
Découvraient des rivages
Sautaient sur l’échiquier
Découpaient des images
Une forêt en tête
Une fête foraine

Peindre peindre la scène
Mais pourquoi tant de peine ?

Le cheval et l’enfant
Ont déserté l’arène

D’entre nos doigts
Le sable fuit
Magie manège tout s’enfuit
Carcasse de l’enfance un bruit




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Territoires
libérés
désancrés
illettrés
balancez-vous
 comme des îles
sur
un océan bleu d’argile
seul un
poisson a gravé
son inutile
nostalgie.




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Le temps d’écrire un doux message
à l’infini,
l’oiseau que j’avais mis en cage
est reparti.

Soliloques du désespoir
il s’est enfui ;
course folle à broyer du noir
le soleil luit.

La parole a quitté le livre
au crépuscule ;
la page est blanche de sons ivres
qui basculent.


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COURBURE MARINE

Ta bouche est un vaisseau de laine qui m'habille
chaque baiser de toi un vêtement de chair
et dans ta chevelure j'ai trouvé une mer
où plonger à loisir mes doigts pris de vertige.

J'ai longtemps navigué sur ta courbure marine
caressé ta peau blanche vibrante de frissons
et sur ta chair fragile j'ai abordé enfin
comme un naufragé ivre
sur ton doux rivage.