lundi 21 janvier 2019

poèmes 2019


APPASSIONATA

J’ai tout un clavier dans la tête
Une harmonie d’étoiles filantes
Dedans mon  âme une tempête
Au bout des lèvres une amante









Ta bouche est un navire de laine qui m’habille
Chaque baiser de toi un vêtement de chair
Et dans ta chevelure j’ai trouvé une mer
Où plonger à loisir mes doigts pris de vertige

J’ai longtemps navigué sur ta courbe marine
Caressé ta peau mate vibrante de frissons
Tout contre toi Beauté allongé j’imagine
De nos corps exaltés la divine chanson

Tout contre toi Beauté je compose apaisé
La divine chanson des cœurs à l’unisson











Sous les paupières de l’horizon
Flottent nos rêves.

Et tes doux pas se posent
Au bord des vagues,
Venues danser à mes lèvres.

Les algues chantent
Il fait soleil.

Caressée par la soie du vent
Frémit la chair des coquillages.

Et sur le sable de la plage,
Sortis de l’eau,
S’ébrouent nos corps
Coquelicots.










La barque de tes yeux
A chaviré mon cœur.
Entre le ciel
Et ton visage
Je flotte dans ta chevelure
Comme au bout d’une branche
Un songe dans sa fleur.

Une voile s’approche
Rose de frissons neufs
 Murmure ton doux nom
De chair et de tendresse.

Eaux mêlées de ma voix
Breuvages de nos rires
Je savoure ton miel
Aux rayons du couchant.

Sur le sel de ma peau
Tu as posé tes mains
Et nos corps ont chanté
De belles harmonies











Dans l’herbe de tes lèvres
Je me suis allongé
Tout près de toi
A combler la distance
Dans ce jardin
D’invraisemblables couleurs
Je t’ai trouvée
Murmurant aux hirondelles :
« Aime sans savoir pourquoi tu aimes,
Sois toi-même ton repos,
Chaque mot écrit un autre mot. »
Quand je me suis relevé
Mes vertèbres n’avaient plus peur
Les herbes ruisselaient de joie
Ta bouche a caressé ma main
Et dans la sève de ton sourire
Je t’ai rejoint.









Rêvant de doux voyages
Les gants bleus de la nuit
Ont caressé nos lèvres
Nous sommes endormis sur le sable
La barque de ton ventre
Flotte contre mon cœur

Affamés de douceur
Les chevaux de la mer
Cous tendus
Croquent des grappes d’astres
Aux dernières lueurs

Le poisson lune
Soupire après la voile
Il neige sur ton corps
Des écailles de fleurs
















Se promène
dans ton regard
cette solitude
qui jette ses pétales
dans le fleuve du jour

Toutes les branches
Peuvent fleurir
Il fait si doux
dans ton sourire

Il existe toujours en toi
un printemps
plus haut que l’horizon





Yann Venner 21 janvier 2019

dimanche 6 janvier 2019

Fin de campagne...

…L’orateur ne parvenait pas à clôturer son discours. Il avait utilisé des mètres de littoraliture, de bobarbelés galvanisants et d’hexamètres dactyliques hyperbranchés.
De toute façon, le courant ne passait plus dans la salle. L’auditoire étouffait sous l’âcre remugle d’une foule croupissante ; et l’atmosphère, pleine comme un œuf, était à son comble.
On entendait bien ça et là, de temps à autre, quelques ronflementsonges qui ponctuaient avec peine l’interminable spitche.
Trop dense, le discours courait comme un torrent furieux. Un hurlementsonge final du grand blablateur fit grésiller les sonotones et brusquement, l’assistance assistée, rallumant ses écouteurs et rassérénée, se remit d’aplomb pour embrayer la Marionnaise finale.

La campagne était close dans la grande Cité, ouverte à tous les vents de la vieille patrie pétomaniaque.