vendredi 24 avril 2009

article ouest-france

Cet instituteur de 55 ans enseigne pour sa dernière année à Binic. Il vient de dédicacer sa trilogie. En février, il sortira son quatrième ouvrage.


Yann Venner, né à Saint-Brieuc et professeur des écoles à Binic, est un défenseur des laissés pour compte et des cultures minoritaires. Mais c'est un avant tout un amoureux des mots. Les yeux clairs, le regard vif, lunettes vissées sur le nez, ce Briochin d'origine confie avec un petit sourire avoir un « besoin d'écrire ». Ce « goût des mots », comme il le souligne, lui a été transmis par son institutrice de maternelle, Germaine Kieffer. « Elle a aujourd'hui 94 ans et vit toujours à Saint-Brieuc. C'est elle qui m'a donné le goût des mots, le goût du pain, à trouver de la poésie même dans les choses les plus banales. »

« Les dialogues des gens de tous les jours »

Briochin d'origine, il embrasse la carrière d'enseignant dans le département, dont plusieurs années dans la région du Trégor qu'il affectionne. Passionné des langues ¯ « je parle un peu arabe » ¯ il a un doctorat en littérature maghrébine ; rencontre Driss Chraïbi, auteur marocain qui deviendra un ami. Après une trentaine d'années à écrire des poèmes, écriture qu'il qualifie d'« intimiste et rapide », Yann Venner veut passer à l'écriture d'un roman, construire un scénario.

Black Trézoulic, son premier roman noir, sort en 2005, « un roman à l'écriture multicolore comme il a été qualifié à sa sortie ». Fervent admirateur des dialogues d'Audiard, Yann Venner se régale à jouer avec les mots, aime les blagues de comptoir, « les dialogues des gens de tous les jours ».

Après ce premier livre à compte d'auteur, il écrit Aller simple pour Trézoulic et La disparue de Guingamp édités chez L'Ecir. On y retrouve le même village, né de l'imaginaire de l'écrivain, Trézoulic, qui pourrait être un bourg du Trégor ; les mêmes personnages : Fanch Bugale, un marin-pêcheur et son ami Eugène Cabioch.

Dans le dernier de la trilogie, La disparue de Guingamp, sorti en 2007, il écrit une intrigue qui se déroule dans le milieu du football. « Je pratique la dérision et l'auto-dérision. C'est vrai que j'aime beaucoup l'humour même si je suis très romantique et sentimental », commente l'auteur, sourire aux lèvres. C'est ainsi que dans ce dernier roman, l'humour est toujours très présent, il se moque gentiment du milieu du foot, de la gendarmerie.

Comme dans son premier livre, où d'ailleurs il écrit ce petit mot avant que le lecteur n'attaque l'histoire : « L'auteur demande pardon par avance à la police et à la gendarmerie pour les avoir si copieusement malmenées dans cette fiction qui n'a évidemment rien à voir avec la réalité. »

Un quatrième ouvrage devrait voir le jour en février. Les complaintes pour les oubliés est le titre que l'auteur lui a donné. Un roman plus délicat, plus engagé, puisqu'il traite du thème des sans-papiers.


Véronique CONSTANCE.



Pratique. yann-venner.blogspot.com/ou venneryann.over-blog.fr/

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