jeudi 30 avril 2009

la leçon de peinture

La leçon de peinture

Immobile et figé, telle une image sainte
le paysage est là, posé comme une empreinte.
Pas un bruit, pas un pas ne trouble cet instant.
Le peintre à sa palette choisit des touches d’or
pour signifier le ciel, l’en-haut, le firmament ;
il prend un peu d’argent pour le rendre aux étoiles
puis du blanc pour la nuit
car la nuit est laiteuse
l’air moite et Bételgeuse
fixe d’un œil moqueur cet homoncule artiste,
ce faiseur, ce copieur de nature encadrée
qu’il ira vendre un jour aux amateurs glacés.
Sur un simple tableau, une petite toile
un morceau de pays, géométristemort
ira fleurir musées, salon, faire décor.
Le peintre achève alors son obscure besogne,
assis, debout, râlant, il pille sans vergogne…
Et la nature s’endort, souillée sous son étreinte ;
demain, au petit jour, elle ira porter plainte.

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