jeudi 30 avril 2009

mon dernier roman

Le Produit Régional Breton EST DEVENU UN LABEL ! AVEC UN PHARE BLEU ! ("produit en Bretagne") un produit de consommation courante !
Comme le Polar Régional Breton ! Comme le PRB : acronyme choisi par des économistes pour désigner un bateau de course !
Un livre, à mon avis, n’est pas un produit de consommation, au même titre que nos matérielles nourritures terrestres.
Un livre est autre chose qu’un produit, mais je suis un doux rêveur.

Drôle d'image de la Bretagne ; elle n'est pas à vendre et n'a pas à être labellidée...labellisée… La Bretagne est autre chose que la surface lisse d’une carte postale, comme toute autre région, autre pays…d’ailleurs.
Ras le bol de ces étiquettes.

Ce roman « LUMIERE POUR LES OUBLIES » n’est certes pas explicite. Un titre qualifié de poétique dirons-nous. Le sous-titre « Sombre enquête en Bretagne » permet cependant de situer géographiquement l’action, afin que l’horizon d’attente du lecteur soit quelque peu créé, avant de découvrir la quatrième de couverture, comme toute personne dans une librairie - à la recherche d’indices – le fait.
Bref, ce roman n’est pas un roman carte postale.

1) Il suffit de regarder l'image de couverture : un bronze artistique qui ne fait en rien penser à la Bretagne mais plutôt à un monde "étrange", "étranger", cette "inquiétante étrangeté" disait Freud.
Nous sommes tous étrangers à nous-mêmes. Peut-être un couple, venu d’Afrique, deux êtres portant la lumière…, des migrants, des apatrides, des personnes, ou personnages en quête… ?

2) Ce roman se fait l'interprète d'un drame universel où l'homme ne cesse de s'interroger sur le sens de sa révolte.
Rattaché à la collectivité, rivé à son exigence d'autonomie, l'individu doit assumer de gré ou de force les contraintes de la vie sociale, s'exerceraient-elles contre sa liberté. L'écrivain est donc aux prises avec une double exigence : défendre son indépendance personnelle et assurer son être social, autrement dit conserver sa différence dans la conformité à la Loi. L'écrivain articule ainsi la voix de la résistance humaine s'élevant contre l'oppression et les pratiques meurtrières ou aliénantes au service des idéologies et des pouvoirs. Le récit n'y est pas réduit à la description du réel ou à l'engagement du héros en faveur d'une thèse ; il naît de cette aporie où les conflits sont inévitables et insolubles à la fois.
Le romancier s'identifie au drame commun. Rien de typiquement breton dans tout ça.

Bref, une lecture personnelle, mais à chacun de se mouvoir dans ce roman, cette goutte d'eau dans un océan de mots, dont il faut toujours se méfier...
Vive le roman, et vive la Bretagne.

Yann Venner, avril 2009

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