dimanche 11 décembre 2011

critique de 2 romans sur le vin

Cocktail cruel









Quatrième de couverture:


Entre Côtes d’Armor et Côtes de Beaune, le monde de la mer et celui du vin vont se rencontrer. Sous la forme d’une talentueuse actrice de cinéma, née en Bretagne. Elle va tomber sous le charme d’un propriétaire négociant en vins de Bourgogne. Il est de plus producteur de films.
Isabella et Antoine, entourés de deux soeurs appelées les vignoleuses, vont vivre un très bel amour, jusqu’au jour où le destin s’en mêle... Entre Beaune. Jobigny La Ronce, L’île-Grande et Saint-Brieuc.
L’infernal ballet cinématographique, sous le signe de la science et du vin, va être animé par une double enquête entre Bretagne et Bourgogne. Deux commissaires de police auront alors à décrypter un film plutôt noir. Un roman qui rend hommage au monde de la nature, du vin et du cinéma.
Mon avis:

Eco-polar... voici un terme qui peut faire peur et attiser en même temps non pas la convoitise mais une certaine curiosité. N’étant pas adepte de l’écologie mais férue de polars, le désir d’en savoir un peu plus sur ce livre singulier s’imposa à moi. En effet, le contexte était intéressant et prometteur: deux meurtres dans les chais, une belle balade entre Bretagne et Bourgogne... tous mes sens étaient en éveil. Associer le monde vinicole au cinéma, le tout lié par un meurtre, l’entreprise était audacieuse.
C’est le meurtre d’une comédienne, Isabella Elgé (Isabella Le Gonidec pour le civil) qui va déclencher l’histoire. Le commissaire Létourneau et son adjoint vont être chargés de l’affaire. Les choses se compliquent lorsque l’oncle de la victime, Ambroise, décède à son tour. Certes, on aurait pu croire à un choc émotionnel mais si vous lisez ce livre, vous verrez que l’histoire est bien plus compliquée qu’il n’y paraît.
Et si le commissaire, qui n’est pas sans me faire penser à un savant mélange entre Sherlock et Maigret, est confronté à une enquête plutôt coriace, la difficulté ne réside que dans le scénario. En effet, le style de l’auteur est simple, sans toutefois être simpliste, ce qui rend la lecture très agréable. Elle n’est pas dénuée d’un certain charme. J’ai lu ce roman en une après-midi et j’ai passé un moment agréable.
Petit bémol: le roman fait la part belle aux souvenirs des personnages, mettant de côté pendant bon nombre de pages, l’enquête policière. Ce n’est pas désagréable en soi, c’est même plutôt novateur mais j’avoue préférer la structure d’un polar classique. En même temps, on peut comprendre également ce parti pris dans la mesure où les réminiscences peuvent s’associer, cinématographiquement parlant, à un flash-back.
Je vous conseille ce livre si vous voulez vous évader l’espace d’un instant dans les vignes et les paysages merveilleux de la Bretagne et de la Bourgogne.
Un grand merci aux Agents Littéraires ainsi qu’à l’auteur pour ce partenariat.

Extrait:

C’est de l’étranger et dans sa chambre d’hôtel qu’Antoine apprit l’affreuse nouvelle. Il venait à peine de se réveiller, comme alerté par un coup de fil imminent. Moment où la conscience est encore dans les limbes. Prémonition subite ! Impossible d’y croire... Il n’avait même pas compris, au début de la conversation, qui l’appelait.
- ... Désolé de vous apprendre une aussi triste nouvelle par téléphone, avait dit Létourneau au terme d’une longue phrase.
- ... Vous dites "désolé", comme vous diriez "bonjour !"... Vous m’apprenez que ma fiancée est morte, et que vous êtes désolé ! Et moi donc..; J’apprends la mort de l’être le plus cher à mes yeux et...
On entendit un long soupir, un homme qui frotte sa barbe naissante... Et puis des sanglots... Létourneau ne savait plus que dire. Il garda le silence, attendant que son interlocuteur réagisse.
- Et comment l’a-t-on retrouvée ? Je veux dire...
" Troublé le producteur. Amoureux fou, sûrement ! " songea Létourneau qui prit le temps de répondre. Il posa ses mots.
- C’est un vieux vigneron qui nous a alertés. Isabella votre compagne gisait dans sa cave, tuée par balles, la cave saccagée par l’assassin lui-même, comme s’il voulait se venger de quelque chose, ou détourner les soupçons... Cela ne vous dit rien... ? Vous n’auriez pas le moindre indice, le moindre soup...
- Je n’ai que ma détresse Monsieur le Commissaire, que ma détresse... Vous comprenez ?

Les Coccinelles du diable





Les Coccinelles du diable de Yann Venner



Quatrième de couverture :


2010 : année internationale de la biodiversité, exposition universelle de Shanghai.
Ce roman est une enquête au pays de la vigne et du vin. Le petit village de Jobigny La Ronce, ainsi que le Domaine de La Clairgerie, ne se trouvent sur aucune carte. Disons qu'ils sont proches de Beaune, en Bourgogne. Tout au long d'une intrigue dans laquelle se côtoient science, écologie, drame et fantaisie, l'auteur nous invite "à cheval sur le vin", à découvrir des paysages étranges, sur lesquels de drôles d'insectes font la loi.
Les Coccinelles du Diable - métaphore de la peur de l'Autre, du "péril jaune" - mais véritable fléau - déchaînent les passions. Planète folle, crimes odieux, climats agités, le vin se troublerait-il ? Logiquement, oui ! Mais la logique n'est-elle pas le dernier refuge des gens sans imagination ? La Nature, mal gérée par l'homme, est bien plus dangereuse qu'une arme à feu. Et si le repas gastronomique des Français se retrouve inscrit au patrimoine immatériel de l'humanité, n'oublions pas que le vin en représente l'esprit.
Mon avis :
Encore une fois, je remercie Yann Venner pour m'avoir offert ce livre lors de notre entrevue au salon des écrivains bretons.
Les Coccinelles du diable est la suite de Cocktail cruel. On y retrouve donc certains personnages, notamment le commissaire Luc Létourneau, Antoine et les soeurs vignoleuses, Jacinthe et Philippine. On sent dans cet éco-polar tout l'amour de l'auteur pour la vigne et ce qui l'entoure. On en apprend beaucoup et tout ce qui est écrit ici est très sérieux. D'ailleurs, les remerciements se situant à la fin du livre en disent long sur tout le travail de recherche accompli par Yann Venner pour nous faire partager le monde vinicole. Je dirais qu'il y a deux parties dans le récit, bien que l'auteur ait scindé le roman en quatre : La première, consacrée à ce monde dont je parlais et la deuxième, au polar proprement dit. Mais comment faire la transition entre les deux me direz-vous ? C'est là où l'écrivain est habile car c'est ce lieu qui va justement être le point de départ. Je n'en dis pas plus pour ne rien dévoiler. Et lorsqu'un cadavre est retrouvé, c'est à Létourneau d'entrer en scène. Le tout est bien ficelé et, jusqu'à la fin, le lecteur est en haleine, voyageant, cette fois, entre la Bourgogne et l'Asie.
Seul petit bémol : évidemment, ce n'est que mon avis sur la question, mais je trouve que la partie polar est légèrement mise de côté au profit des connaissances sur le vin et les coccinelles.
Ceci dit, il s'agit d'un livre qu'on lit avec grand intérêt.
Extrait :
(...) Qui aurait ainsi pénétré dans le château, profitant que la victime soit seule ? Cette personne entre, élimine Roland Morgeot par un moyen encore à découvrir, introduit un fichier qui éclot à l'intérieur de l'ordinateur...
- Et le coupable disparaît sans laisser de trace... Envolé grâce à ses ailes, je présume ! répondit Luc Létourneau de façon ironique. Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit !
- D'accord, j'ai trop d'imagination, mais j'essaie de trouver un fil conducteur à toute cette histoire ! Il y a une corrélation entre le mystérieux visiteur et la coccinelle asiatique, j'en suis persuadée !
- C'est bien possible ! Qu'ont dit les collègues enquêteurs de la brigade informatique ?
- Qu'un fichier a été introduit dans l'ordinateur - soit par Roland Morgeot sous la contrainte, soit une fois l'individu éliminé (...)

SITES AMIS

Newsletter

Recherche personnalisée
Web

Aucun commentaire: