lundi 20 juin 2016

1953

1953

L’année où il naquit moururent Dylan Thomas
Galczinski, les poètes, et Staline la brute
A chacun son Histoire, à l’alter à l’ego
Le trois mai de l’année cinquante-trois il fut là
Ocytocyne aussitôt fait il bondit hors de l’utérus
Et arrosa d’un jet impur
Sœur Angèle ou Sœur engelure
Entré en force dans la vie
Il cria qu’il était bien là
Et pour longtemps c’est pour cela
Qu’il gueula fort qu’il gueula rouge
Puis s’endormit pour un instant
Paupière en berne sur le monde
Prima Dona sa mère sourit ultima necat est très loin
Il lui reste à vivre des ans
Des nomanslandeux de néant
Pariétales ou rupestres
Ses veines se gonflaient



De vie bleue rouge et chaude
Doux crâne ténébreux
Fontanili ses sources
Coque calcairoïde
Au bregma palpitant
Il dormait poings serrés
Dans un grand tourbillon
Après des études bâclées
À rabâcher Mea Culpa
Méat maximus bats ta coulpe
Et fluctuat nec vergitur
Le sexe débordant d’amour
Alla frapper chez sa voisine
Une fourmi de dix-huit mètres
Sur gages sommier et mesure
Il emprunta le doux chemin
Qui mène à l’extase finale
Le taureau honteux et confus s’en retourna dans ses pénates
Prit son style haut
Et pour toujours épousa la littératoure



A vingt ans indocile flamme
Il échoua lamentablement
Prenant Jenner pour un All’mand
Il fallut redoubler d’efforts
Et gagner sa vie prestement
« Hardi ! dit-il soyons sportif reconnaissons le bien fondé
Du grand air et du vent du nord
Courons souvent courons encore ! »
Il courut par Mons et par Vaux le vicomte ne le vit plus
On le croyait mort pour deux bonds.
Sans donner aucune nouvelle
Il publia une kyrielle
De chevauchées de radadas
De poèmes pour maternelle
Juste bons à garder pour soi.
Il épousa dans la tourmente
Une femme au hasard des lois
Tomba en panne d’écriture
Puis enseigna comme il se doit



Fornicateur assermenté
Buveur à ses heures d’allégresse
Il prit du ventre et de la fesse
L’amour est un bien dur métier.

Puis reprit du poil d’écriture
De la bête littérature
Dévora romans et poèmes
Délira pleura à ses heures
Qui n’étaient plus celles des autres
Accaparé par ses enfants
Il vécut de tendres moments
Raconta l’Histoire à ses filles
Tourna la crème à la vanille

Vous savez ce que vous savez
Voilà sa vie en quelque sorte
Chacun peut le voir à sa porte
Il a le sourire

Et la clé

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